Etude des autres ces étrangers : Cas n°3 : les weshs (partie 2)

Quelque chose qu’on ne peut leur retirer à ceux-là, c’est leur insatiable curiosité, leur faim de découvrir d’autres cultures, leur soif du challenge. Ce sont ces trois qualités indispensables qui les poussent à interroger avec ferveur les gothic qu’ils peuvent approcher dans le métro, le bus ou au lycée. Si on les écoutait, on écouterait tous du Manson en se tailladant joyeusement les veines avec le reste de notre secte satanique. Jamais vu un tel troupeau de « préjugeants », je ne peux pas les appeler autrement. Le plus agaçant, c’est leur petit sourire ironique. Il y a deux manières pour eux de nous emmerder à ce sujet. Certains, la plupart en fait, n’y connaissent rien et ils l’avouent volontiers, posant toutes les questions à la con qui leur passe par la tête : « t’es une vraie gothic ? C’est quoi être gothic ? T’écoutes du Marilyn Manson hein ? », et d’ailleurs quand ils sont en groupe, ils se regardent quand vous expliquez le moindre truc et rigolent (mais celui qui te parle ne fait que sourire); pour finir ils donnent leur avis sur la question : « ouais moi ça me fait trop flipper, vous êtes des tarés ». Ou alors ils adoptent l’air du fin connaisseur, et dissertent un peu sur le sujet (pas beaucoup, ils ne peuvent faire illusion de s’y connaître très longtemps), ce qui donne un truc du genre : « ouais, pask métalleux et gothic c’est pas pareil, faut bien faire la différence, chuis d’accord, et je sais pas si tu connais Marilyn Manson ? Lui c’est plutôt du rock gothic hein ? ». Les premiers se foutent clairement de vous, y’a pas photo, et les seconds se sont sans doute fixer pour but de « choper une satanique, wesh ». Exaspérant. On a parfois l’impression d’être du gibier de potence qu’on taquine un peu avant l’exécution : ils croient avoir un pouvoir complet sur nous. Sans doute parce qu’ils sont très imbus d’eux-mêmes.